mercredi 30 mai 2007

29 mai 2007 : la voie ferrée a disparu !

Retour à Mont de Marsan par la voie classique : le train. Comme il est déjà 14 h 15 quand j'arrive chez Maman pour récupérer mon vélo, pas question de m'attarder, il y a 80 km jusqu'à Leren, où mon cousin et sa femme m'attendent dans la soirée. De plus, le temps est menaçant. En tout cas, couvert, de temps en temps quelques gouttes... Ma visite est donc courte, juste le temps de déposer mes cadeaux (d'anniversaire pour l'une de mes soeurs jumelles, Flore, et deux pots de confiture "maison" à Maman), de lui pré-ouvrir des bouteilles d'eau de source (elle n'y arrive plus), de prendre des nouvelles et de boire un café, de reprendre mes sacs et de charger Rossinante, et déjà je m'élance sur les routes.
Passage au Leuy, où je vois le panneau : CAUNA 6 km, c'est le village de mon enfance. Plus loin, Souprosse, où vivaient dans une ferme une grand'tante et son fils. Je traverse l'Adour aux flots tumultueux, un vrai fleuve jaune... Enfin la Chalosse, où curieusement je n'ai jamais fait de vélo, restant toujours au nord de l'Adour dans ma jeunesse. Mugron, Montfort en Chalosse, Habas... Le paysage est plus mouvementé, un peu plus habité que la Haute Lande, quelques boqueteaux de pins ou de chênes, des vallons de prairies ou de céréales, des plantations de kiwis... Temps toujours gris, une goutte de temps en temps, c'est finalement très agréable, pas de suée en perspective.
Et quelques côtes, heureusement longues et à faible pourcentage. Plus plongée vers la vallée des deux gaves, d'abord le Gave de Pau, puis le Gave d'Oloron. A Labatut, je traverse la voie ferrée de Bayonne à Pau. Et soudain, bon sang, mais c'est bien sûr ! Où est passée la voie ferrée de Mont de Marsan à Dax ? J'aurais dû la traverser sur un pont ou un passage à niveau. Elle a tout bonnement disparu. Même pas transformée en piste cyclable, car ainsi je l'aurais vue... Non, plus rien. Tout un pan de mon enfance encore qui s'évapore : adieu à la fameuse pauline - c'est ainsi qu'on appelait la micheline - dont on entendait le klaxon aux passages à niveau depuis chez nous, malgré la distance : la voie ferrée passait de l'autre côté de l'Adour, à 4 km à vol d'oiseau de la maison !
Et puis voici que le géographe est pris en défaut : à Leren, je tournicote un bon quart d'heure en essayant toutes les routes à droite, je ne reconnais rien... Je finis par décrocher mon téléphone portable, accablé, pour me faire indiquer la route à prendre, il fallait tourner à gauche. J'étais pourtant sûr... La vieillesse, pour sûr... Que j'aimerais avoir trente ans de moins !
Mais l'accueil des cousins est chaleureux, et le chien Nektos m'a à la bonne, il m'a reconnu, je me sens comme Ulysse de retour à Ithaque...

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