mardi 25 août 2009

26 juillet 2009 : j'ose !



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Nous étions simplement nous-mêmes, la seule libération qui compte au fond.
(Charlotte Wolff, Les instants nous transforment plus que le temps)

Je suis donc parti vendredi après-midi pour trois jours de pédalage, assaisonnés de lectures à haute voix, une courte cyclo-lecture donc.
Et surtout, j’ose m’inviter. Ben oui, moi le timide, celui qui a toujours peur de déranger, me voilà sorti de ma coquille, en téléphonant ou écrivant pour m’inviter à dîner chez l’apiculteur, à Queaux, vendredi soir, à déjeuner samedi midi chez ma vieille amie L. à Montmorillon, et à déjeuner ce dimanche chez ma sœur à Mignaloux !
 
Queaux, ce petit village où nous sommes allés plusieurs fois, Claire et moi, sur le fameux sentier aménagé avec des installations artistiques. J’y avais même fait des lectures l’an passé lors de la fête du sentier. L’apiculteur, Jean-Marie, vend son miel au marché à Poitiers. Nous le connaissons depuis une dizaine d’années et nous approvisionnons chez lui. Cet ancien éducateur spécialisé s’est reconverti, mais a gardé une tonalité post-soixante-huitarde qui nous plaisait. Je lui ai envoyé mon bouquin, et lui ai dit que je ferai une lecture dans l’intimité pour un groupe d’amis à lui, après dîner. Ce fut rudement sympa. Car ses ami(e)s sont aussi un peu baba cool… Pas très éloignés des adhérents de Jardinature. J’espère ne pas les avoir trop embêtés avec mes lectures, je leur ai même lu quelques-uns de mes propres poèmes ! J’ai de plus vendu un livre, et engrangé la promesse d’être invité pour une animation-lecture suivie de dédicace à la bibliothèque de Bouresse, le village voisin, cet automne !
 
Quant à L., puisque de toute façon, elle devait m’héberger le soir, et que je lui avais également envoyé mon bouquin, elle était ravie de me recevoir un peu plus longuement, en puisant sur les réserves de sa cave (foie gras, agneau sauce au Madère, vin blanc de qualité) qu’elle m’a fait visiter. Elle a de quoi recevoir inopinément, sans avoir à cuisiner, effectivement. Et que de bons vins ! Le repas s’est achevé sur un Paris-Brest : elle en avait acheté deux, mais je lui ai dit que je n’en voulais que la moitié, j’avais peur de ne pas digérer ce gâteau plein de crème. Finalement, il est passé !
Puis lecture près de la Préface, le lieu central de la Cité de l’écrit, sous les frondaisons. En compagnie des Baladins de la Gartempe, le groupe de poètes locaux, avec qui j’ai alterné. Une bonne quinzaine de personnes ont écouté avec patience (et il en fallait pour écouter l’une des poétesses) nos lectures. J’ai lu entre autres une des histoires du Petit Nicolas, La punition, avec succès. Après, je me suis baladé dans la cité, que j’étais censé animer. Mais allez animer des rues désertes !
La soirée s'achève sur un repas au restaurant avec L. et Laurence, qui m’avait invité (au nom de la Cité de l'écrit) pour ces deux jours de lecture. C’est une des responsables de la cité, également bibliothécaire (une de mes anciennes élèves d’ailleurs). De la salle, on avait une superbe vue sur la Gartempe et au-delà, sur les toits de la ville enluminés par le soleil couchant. Après le Paris-Brest de ce midi, je ne me suis pas risqué à des échappées risquées vers les nombreuses viandes en sauce de la carte et ai sagement pris du connu : confit de canard !
J’ai retrouvé avec plaisir ma chambre au couvre-lit rouge, me suis réveillé tôt et ai bouquiné en attendant de retrouver ma vieille amie – on se tutoie désormais – pour le petit déjeuner, au foie gras, s’il vous plaît : il fallait bien continuer la boîte entamée hier midi ! Et je suis invité en permanence. Quand j’aurai un peu de spleen, j’irai retrouver L. cet hiver ! Avec son franc-parler et ses anecdotes, elle ranimerait un mort.
Et j’irai à vélo. J’ai pu vérifier, grâce aux 150 kilomètres effectués en trois jours, que l’effort physique assez intense, mais sans excès, le cœur qui s’accélère et monte bien au-dessus de la normale, tout autant que les rencontres avec des amis et des inconnus, nous éloignent de la tristesse menaçante. Comme dit mon toubib, quand le cerveau est bien oxygéné, plus besoin d’anti-dépresseur, ni d’alcool, ni de substances euphorisantes. Et le pays est tellement beau, j’ai pris cette fois-ci encore des chemins inédits, et n’ai pas eu à m’en plaindre. Et la plupart du temps, j’ai enroulé le grand plateau, signe de bonne forme. Pour finir par un repas à la bonne franquette chez Bernard et Danièle, avec mon neveu Timothée aux joues rebondies et douloureuses, à la suite de l’enlèvement des dents de sagesse.
Excellent week-end que j’achève par une sortie au cinéma, à vélo !



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