jeudi 25 avril 2013

25 avril 2013 : zen


Nos réactions aux choses sont fortement influencées par les êtres avec qui nous sommes, nous modérons notre curiosité pour nous conformer à ce qu’ils attendent de nous.
(Alain de Botton, L’art du voyage)

Pas étonnant que mon blog soit en panne ! C’est moi qui suis en vadrouille, comme d’habitude. Mon amie Catherine T. est venue me voir d’Amiens, nous avons visité Bordeaux ensemble, et je l’ai emmenée à Arcachon et à la dune du Pyla. Moyennant quoi, elle m’a emmené, en retour, chez elle, à Amiens et surtout à Quend plage où, à la suite d’un héritage, elle a pu s’offrir une maison de vacances sur la côte picarde, juste au nord de la Baie de Somme.




Mon petit chalet de Quend 

Une maison de trois pièces + salle de bains et cuisine, + un chalet en bois dans le jardin qui sert de chambre complémentaire et où j’ai dormi. Signalons, pour faire mentir nos sudistes, qu’il a fait fort beau quatre jours sur les cinq que j’y ai passés, certes frais, mais enfin un soleil suffisant pour qu’un soir nous le vîmes se noyer élégamment dans la mer ! Nombreuses promenades en bord de mer, dans la forêt de pins, mais aussi visite de Rue, du Crotoy. J'ai pris d'innombrables photos, notamment de nature (arbres, écorces, fleurs, escargots, sable, etc.).


Des cerfs-volants, dont celui qui tourne
 
De Quend (prononcé « kin », si vous ne voulez pas passer pour un péquenaud chez les Picards) nous sommes allés passer une journée à Berck plage pour le Festival des cerfs-volants ; j’ai été fort déçu, car il n’y avait pas un seul cerf-volant chinois ou coréen. Le festival dure plusieurs jours, nous n’y étions pas le bon jour ! Mais enfin, une belle journée, fort ensoleillée et ventée. J’ai beaucoup admiré dans les stands du front de mer les marionnettes asiatiques, indiennes et indonésiennes, que vendait un marchand.
 
Puis j’ai quitté Quend, (m’arrêtant au passage à Beauvais, pour admirer la superbe cathédrale) car mon amie Mireille, des Lilas (nord-est limitrophe de Paris), m’avait annoncé une soirée poésie le 24 avril, dans sa commune, sous sa houlette, car elle préside l’association Poécité. Thème : « Que s’est-il passé ? »  Une quinzaine de membres de l’association ont donc dit des textes de leur cru parfois, mais le plus souvent de fort bons poètes, puisque Rimbaud voisinait avec Du Bellay, Aragon, Bonnefoy, Queneau et Prévert, entre autres. Même l’ami Georges Bonnet était représenté, ce qui m’a fait chaud au cœur. Le tout était dédié à une certaine Françoise, pilier (faut-il dire « pilière », avec la manie actuelle de tout féminiser ?) de l’association, et qui, atteinte d’un Alzheimer sévère, ne peut plus venir. Très bel hommage.
 
Comme les cousins de Paris sont partis en République tchèque, il fallait bien que je me loge. J’ai trouvé par internet, aux Lilas même, à un petit km à pied de la salle de poésie, une dame coréenne qui loue des studios (elle m’a dit : « C’est trop cher pour vous, c’est pour trois ou quatre personnes ») et des lits en dortoir. Comme dans les anciennes auberges de jeunesse ! J’ai donc rajeuni ! J’y ai trouvé un Canadien, un Marocain, un Brésilien, un Japonais et un autre dont je n’ai pas compris l’origine… Il y a aussi un dortoir pour les femmes. Pour 30 €, on a droit à un lit excellent, avec douche (il n’y en a qu’une, il faut donc calculer son moment), un petit déjeuner copieux (charcuterie, œuf au plat, pain, confitures, fruits, café, lait ou thé), et même un sandwich long comme le bras pour la route… Une très bonne adresse que cette sabinehouse ! J’y retournerai à l’occasion. J’ai noué connaissance avec le Canadien, qui est en fait un Finlandais émigré au Canada, à Toronto. Et au petit déjeuner, où hommes et femmes ne sont pas séparés, fait la connaissance d’une Coréenne traductrice du français et du japonais en coréen. Elle a notamment traduit en coréen Christian Jacq et Éliette Abécassis. Une maison d’hôte à retenir, surtout si comme moi on aime lier connaissance avec des inconnus ! Et qu'hélas, j'ai oublié de photographier !
 
Et puis, tenez-vous bien, j’ai fait le trajet en voiture, et sans GPS, siouplaît ! Et en gardant un calme sur le périphérique parisien qui m’étonnait moi-même : je crois que le cargo m’a rendu zen. Idem ce matin, il m’a fallu une bonne heure pour décoller des Lilas hors de Paris, 7 ou 8 km de périphérique jusqu’à la porte d’Italie, en roulant au pas, quand on roulait. Aucun problème, je ne me suis pas départi de mon calme, et pourtant je n’ai plus de radio dans l’auto ! Ça ne fait rien, je déboîtais, changeais de file quand je jugeais que la file d’à côté allait plus vite (un faux espoir à chaque fois), jamais je ne me suis découragé : au bout d’une heure j’étais sur l’autoroute A 6, et j’avais fait 12 km ! Je me suis rattrapé ensuite.
 
Comme j’étais très libre, j’ai quitté assez rapidement l’autoroute pour me diriger vers Nevers (2 fois 2 voies jusque-là, et gratuit !), puis j’ai continué vers Moulins, Roanne, Saint-Étienne, les monts du Pilat et Roussillon, sur le Rhône, où je passe la nuit dans un Formule 1, nettement moins drôle que sabinehouse ! Mais qui me permet de mettre à jour mon blog. Et au passage, je me suis arrêté à La Palisse, où j’ai appris que le fameux M. de La Palisse n’était pas rochelais comme je le croyais, son château est encore là pour faire foi de son existence. 




le beau château de La Palisse


 Et de plus, il y a dans cette commune un musée de l’art brut, intitulé « l’art en marche », que j’ai visité. Des fresque murales, des objets et sculptures de toutes sortes, avec utilisation d'objets de la vie quotidienne, les vélos, par exemple, ce que j'ai bien apprécié !




Don Quichotte a inspiré pas mal d'artistes d'art brut


Que dire de plus de tous ces merveilleux jours ? Ah oui, j’ai lu deux excellents livres : L’art du voyage, d’Alain de Botton, un Suisse qui vit en Angleterre et écrit en anglais, et Éloge du désert, de Blandine de Richemont, qui me confirme, après ma première équipée dans le désert du sud marocain à Noël 2011 et ce que m’a raconté mon ami G. de son trek au Tchad, qu’il va falloir aussi que j’y fasse une petite retraite. Juste pour voir et être encore plus zen. 

Car il va falloir l’être de plus en plus pour supporter l’intolérance et l'agressivité grandissantes des soi-disant manifs pour tous !

PS : comme j'utilise mon note-book, il y a quelques bizarreries dans l'ordonnance des textes (par exemple, je ne sais pas pourquoi les légendes des photos ne sont pas forcément centrées, alors que je les ai bel et bien centrées !).

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