mercredi 12 mars 2014

12 mars 2014 : Gaza, c'est pourtant pas du cinéma !


Tout homme est solidaire. Il est ainsi comptable de ce qu'il est en mesure de transmettre.
(Maurice Genevoix, La mort de près, Plon, 1972)


Comme vous le savez sans doute, le Collectif des femmes contre le blocus de Gaza n'a pas pu entrer à Gaza. Une partie d'entre elles ont été expulsées dès leur arrivée à l'aéroport du Caire (ainsi la prix Nobel irlandaise) ; d'autres ont été bloquées dans l'enceinte de l'aéroport, où elle ont fait du sit-in, en attendant d'être expulsées quelques jours plus tard – mais ainsi les médias du monde entier l'ont su (mais pas beaucoup dit ou montré : un article dans Médiapart quand même ; quasiment rien à la télévision, ce qui n'a rien pour me surprendre), et les agents de l'aéroport, moins obtus que leurs chefs, les ont traitées avec assez de douceur, voire même les ont soutenues dans leur action ; enfin, quelques-unes, arrivées plus tôt, ont pu prendre une chambre d'hôtel au Caire, et entamer des démarches pour essayer d'y aller tout de même. Sans succès.
Ainsi la preuve est faite de la collusion entre Israël et l'Égypte pour un blocus quasi complet de Gaza. Bravo à ces femmes solidaires qui ont tenté tout de même de défendre la vie des déshérités, contre la machine de mort des états broyeurs d'espoir et fabricants de haine.
Quant à moi, je suis en déplacement, en ce moment, à Pézenas, où je participe aux 52e Rencontres cinématographiques. Le thème en est le Mexique et nous nous gavons, Mathieu qui m'a rejoint et moi, de films mexicains de toute beauté et de grande qualité. Quand on pense que, même quand ils ressemblent à des thrillers américains, ces films font en général au mieux 100 000 entrées, le plus souvent moins de 10 000, on mesure le manque de curiosité du public français, sa frilosité intellectuelle, ou la massue de l'impérialisme culturel des USA. 
Ici, l'on voit des films récents, parfois inédits encore, et aussi des classiques, dont deux Buñuel (le désopilant Grand noceur, que je n'avais jamais vu, qui démontre par opposition la faiblesse congénitale des comédies de Dany Boon) et deux Emilio Fernandez. Parmi les modernes, les excellents Workers, La Zona, Alamar, Le crime du père Amaro, méritent plus que le détour ; en tout cas, on ne s'ennuie pas du tout... C'est un petit festival ultra sympa, où il n'y a pas besoin de faire de queue, et où il y a présentation de chaque film et discussion après pour ceux qui veulent rester. J'y retrouve les connaissances de Venise et, cerise sur le gâteau, il fait très beau !
À bientôt pour plus de détails...

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