vendredi 13 octobre 2017

13 octobre 2017 : entre sol et ciel


Les enfants
vivent près du sol.
Les adultes vivent
près du ciel.
(Shizue Ogawa, Une âme qui joue, trad. Michelle Duclos, À bouche perdue, 2010)


Avant une nouvelle vadrouille (Poitiers, 14-16 octobre, Toulouse, 18-20 octobre, Montpellier, 20-28 octobre, Lyon, 28 octobre-1er novembre), j’ai envie de faire le point.
Ma situation a changé d’un coup, avec la mort de mon frère. J’ai deux jours libres de plus chaque semaine, j’ai constaté que je dors mieux (minimum 5 heures d’affilée, souvent 6, parfois 8 !), étant probablement moins inquiet. Je me suis inscrit à un cours d’italien (que je vais malheureusement manquer deux fois) et à un atelier d’improvisation théâtrale (idem), je continue mon atelier d’écriture autobiographique, et en attendant de me lancer dans mon nouveau projet littéraire, j’ai révisé mes nouvelles et récits pour en sélectionner un recueil que j’ai intitulé : C’est tellement simple l’amour, qui sera à prendre par antiphrase, sauf pour la première et la dernière, où les héros, un enfant dans l’une, un chien dans l’autre, sont capables de cette vraie simplicité. Toutes les autres sont grotesques ou tragiques, parfois grand-guignolesques et tendraient à prouver que l’amour, c’est très compliqué ! Elles sont classées par ordre chronologique et vont de 1955 à 2017. Elles sont tirées de mon vécu, de ce que j’ai observé ou qu’on m’a rapporté, de faits divers aussi, le tout malaxé par mon imagination, donc très peu d'autobiographie. J’en ai tiré cinq exemplaires que je fais lire ici et là, par des amis, écrivains ou non, et des membres de ma famille, pour voir si ça tient debout et si c’est publiable.
Après, je me lancerai dans le grand œuvre, que je rumine depuis trois ou quatre mois, et qui devrait être une sorte de roman ou peut-être une chose indéfinissable ! Donc, je ne bougerai plus beaucoup, sauf pour des visites à mes vieux amis de Poitiers, chez qui je me ressource, ou, à l’occasion, un séjour à Paris, si ça paraît faisable, sans me faire perdre trop de leçons où je me suis inscrit, ni perdre le fil de mon écriture.

j'ai eu bien du mal à dénicher une photo de mon vélo volé que j'avais acheté pour ma cyclo-lecture de 2008

Après le vol de mon vélo découvert à mon retour de Venise (pourtant barricadé dans mon bunker, mais y a eu forcément une complicité interne, et il ne fut pas le seul volé !), j’ai repris la bécane, en utilisant mon vieux vélo qu'on s'est bien gardé de voler (je suis allé chez ma belle-famille à Cestas avec, 38 km aller-retour) ou pour aller en ville les V3, puisque j’ai une carte d’abonnement (30 € par an, pourquoi s’en priver ?). Pour les déplacements plus lointains, j’utilise tram, bus, autocars et trains. J’étonne les gens en disant que je n’ai plus de voiture et n’en ai nul besoin. J’ai une amie qui n’a ni télé ni ordinateur, ça ne me choque pas. Je regarde peu la télé. Et nous n’en avons acquise une qu’en 1988, j’avais alors 42 ans. On n’en n’a pas fait grand usage. Résultat, nos enfants n’en sont pas esclaves.Et je connais plein de gens qui, comme moi, n'ont pas de smartphones et qui n'en meurent pas !
Dans les grandes villes, la voiture est un poids mort, surtout pour une personne isolée. Mon neveu et ma nièce de Paris n’en ont pas, ma fille à Londres non plus. Ils en louent une quand le besoin devient criant. Par contre, le vélo (que pratiquent Lucile et son compagnon à Londres pour se rendre à leur boulot), est plus souple d’utilisation, on peut le garer juste à côté de l’endroit où on veut aller, et il maintient en forme. J’ai épaté les personnes du groupe d’italien et du groupe d’improvisation théâtrale quand j’ai avoué mon âge. Ils me demandaient où est-ce que je travaillais !!!
Bref, je vais essayer de remonter la pente. c’est sûr que je ne sais plus avec qui je vais pouvoir parler de mon enfance, car même ma sœur Anne-Marie, née en 1949, n’a pas tout à fait vécu la même que la mienne. Il me reste à l’écrire, peut-être... Pour reprendre les mots de la poétesse japonaise, je me sens maintenant plus près du ciel que du sol. Mais il m’arrive encore de humer les fleurs que je rencontre, d’embrasser les arbres et d’avoir envie de m’étendre sur l’herbe, je ne suis donc pas si éloigné du sol et de l’enfance.

Braises, le dernier roman que j'ai lu de la grande Grazia Deledda, et que j'ai prêté à Corine, qui a fait le voyage avec moi ; elle a beaucoup aimé, mais l'a trouvé très rude.

Je vous raconterai ma Sardaigne au retour. De toute façon, j’y ai perdu (ou on me l’a volé, ce qui revient au même) mon appareil de photo et donc je suis revenu sans image, sauf celles que j’ai dans la tête ! C’est très beau et je vous recommande la lecture de son prix Nobel 1926, Grazia Deledda, dont on doit bien pouvoir trouver les œuvres dans toutes les bonnes bibliothèques, celles qui ne désherbent pas à tout-va. Et aussi les auteurs plus récents, Milena Agus, Sergio Atzeni ou Marcello Fois.


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