jeudi 22 mars 2018

22 mars 2018 : enfin, un peu d'air frais !


Macron […] du haut de son insolente jeunesse, passe à la moulinette l’hôpital public, les transports ferroviaires et tous les acquis sociaux grignotés par le peuple pour figurer, à côté de la sémillante Thatcher, au palmarès des cinglés du libéralisme absolu...
(Patrick Raynal, Siné Mensuel, mars 2018)


Nous étions très nombreux, jeunes et vieux mêlés, par cette belle quoique fraîche journée de printemps, à arpenter les rues de Bordeaux. Et moi, j’avais tout simplement, et d'un seul coup, cinquante ans de moins. Il se trouve que, par le plus grand des hasards, je me suis retrouvé auprès des jeunes, lycéens et étudiants, très remontés contre la sélection, et dont certains avaient envie de casser quelque chose ! J’ignore si ça s’est produit, je les ai laissés mener sans moi leur AG à la Fac Place de la Victoire. 

une des banderoles lycéennes
 
Bigre, que ça faisait plaisir de voir toute cette belle jeunesse dans la rue ! Elle qu’on dit si peu politisée et si accroc à ses smartphones ; pour une fois, ils avaient disparu du panorama, sauf, à l’occasion, pour faire une photo ou filmer un brin du cortège et les moments de rires.

 devant le Grand Théâtre
Bien sûr, les cheminots étaient là, mais aussi les facteurs (en costume), pas mal d’enseignants et de fonctionnaires, de travailleurs en EPHAD, les ouvriers de chez Ford (peut-être Philippe Poutou était-il là, mais je ne l’ai pas vu !), des jeunes et des vieux avec leur badge France insoumise, quelques-uns arborant le logo PS aussi, des écolos, les défenseurs des migrants également et tout simplement des retraités comme moi, mécontents de se faire siphonner leur revenu avec le prélèvement supplémentaire de CSG, qui doit sans doute compenser pour nos sbires au pouvoir l'affaiblissement de l’impôt sur la grande fortune.

la Cimade est passée par là : "loi Asile Immigration Chute de droits"

Donc un très large éventail de manifestants (8 à 15000 selon Sud-Ouest), dans une ambiance nimbée de colère, mais colorée et joyeuse, très surveillés par la police, venue en grand nombre (libérée du contrôle au faciès et de la chasse au migrant !) et par moments conspuée.

la police très présente (il y avait des cars entiers)

La casse des services publics touche tout le monde, car, comme le rappelait une des banderoles, le service public, c’est le "patrimoine de ceux qui n’en ont pas", chose difficile à comprendre pour tous ces possédants absents du cortège et dont le sport favori est de léser l’État en payant le moins d’impôts possible et en pratiquant l’évasion fiscale à grande échelle, tout en encaissant, quand ils le peuvent des subventions substantielles de l’État, des régions et des communes, avant de délocaliser leurs entreprises.


Je suis revenu guilleret, en espérant que ça recommencera, et avec un plus grand nombre encore, afin d’éliminer au plus tôt ceux qui se permettent de dire : "Je compte sur les égoïsmes individuels pour tuer la mobilisation dans l’œuf". Qu’ils sachent que leur égoïsme de nantis (on sait bien que, eux, se serrent les coudes !) se heurtera au désir de fraternité, de solidarité, d'altruisme même, de tous ceux – et ils sont plus nombreux – qui croient encore à un monde plus humain et plus juste.

place de la Victoire : les jeunes en attente de l'AG


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